Un des disques les plus étonnants qui soient, enregistré en 1979 par Iegor Reznikof, sans indication de lieu.
Le disque ne comprend que du chant solo, a capella, une voix masculine profonde et modulée qui installe immédiatement une atmosphère de très grande sérénité et de profond recueillement. Après quelques minutes d'écoute on discerne un luth ou théorbe qui reprend
inlassablement la même note au début de chaque phrase, mais il est
tellement loin qu'il faut vraiment se laisser immerger dans la musique pour le percevoir.
Les chants interprétés sont
issus de l'étude directe des manuscrits les plus anciens et de la mise en application des dernières connaissances ethno-musicologiques à l'époque de son enregistrement. Les mélodies datent d'avant l'échelle
tempérée et tout l'intérêt du disque est de donner à entendre ces intervalles inhabituels sans qu'il s'agisse d'un exercice purement scolaire. L'aspect sacré de ces mélodies n'est jamais oublié et l'interprétation est empreinte d'une grande ferveur.
L'écoute des onze pièces de cet album permet de retrouver, comme le dit le livret, "la profondeur spirituelle, la résonance
cosmique" de ces chants. En effet, le timbre de la voix, le débit, les notes, tout
concourt à donner un sentiment "hors du temps et hors du monde", et à
brouiller les pistes, nous faisant passer du Népal aux Inuits, à tous
ces chants dits "primitifs" qui font vibrer un tronc commun à toute
l'humanité. Une merveille, parue en 1980 chez Harmonia Mundi.
C'est vraiment bien.
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